The cautious opening of cuba

The cautious opening

Cuba a changé en 13 ans.

La bouffée d’oxygène du Venezuela a métamorphosé les rues chaudes et moites de la Havane

Cuba est en train de s’ouvrir.

Oui mais vers quoi ?

Cette fermeture drastique au reste du monde a tout figé. Les murs transpirent ce manque chronique qui a rendu cette envie de changement tellement désiré par tous.

Je déambule dans la Havana Vieja. Alors que le soleil rend impossible tout vêtement ou geste inutile, le regards de ceux figés dans l’ombre de leurs portes entrebâillées surveillent mes faits et gestes. Certains observent derrière leurs grilles. D’autres sourient spontanément flattés de ma curiosité à leur égard.

Ce désir de connaissance de l’extérieur est et ce souhait de communiquer est palpable.

Apres quelques hésitations pour certains, les langues se délient. Ceux ayant participé à la révolution et ayant donné toute leur vie se sentent libres de témoigner de leurs désenchantements de ce cycle qui touche à sa fin

« Je rêvais d’une seule chose: pouvoir dormir avecl’air conditionné mais je vais bientôt mourir et je sais qu’il ne se réalisera pas. »

Les jeunes improvisant des concerts sur le Malecon rêvent de se produire à New York ou Miami. Les enfants s’émerveillent avec les crayons de couleurs ramenés par les touristes. Même Fidel s’affiche dans des survêtements de marque que l’on ne trouve pas encore dans les boutiques de la Havane.

Cependant on ressent une prudence, ou peut être est-ce une appréhension ?! Serait-ce pour (re)devenir le casino ou bordel pittoresque et exotique de ce voisin encombrant que l’on déteste parfois, qui fascine d’autre fois et dont on dépend trop souvent…

« The devil » amènera-t-il le changement tant attendu ?

L’envie de transformation du pays est sous-jacente. Cependant qui seront les gagnants et les perdants de ce nouveau cycle qui s’amorce ? Déjà l’ouverture aux touristes est en train de s’effectuer parfois au détriment d’une certaine couche de la population.

Cuba seguira yendo hasta la victoria siempre.

Mais demain la victoire de certains pourrait être la défaite pour d’autres…